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Zoom sur le snooker, variante professionnelle du billard

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En France, le billard est en général considéré comme un simple passe-temps, une activité à faire au bar entre amis autour d’une bière tout en refaisant le monde. Mais de l’autre côté de la Manche, une version du billard est devenue un véritable sport à part entière, avec ses stars, son championnat du Monde, ses fans et ses codes. Il ne s’appelle d’ailleurs plus le billard (ou pool en anglais), mais le snooker. Créé en Inde par des officiers anglais, le snooker est devenu une véritable institution spécifique à la Grande-Bretagne, un peu comme le baseball aux États-Unis ou le cricket en Inde.



L’histoire du snooker

C’est en 1875 que le snooker fait son apparition, quand un colonel anglais stationné en Inde propose de rajouter des boules de couleur au billard traditionnel, qui était alors seulement constitué de 15 boules rouges et d’une noire, en plus de la blanche. Au total, ce seront 5 nouvelles boules qui seront ajoutées, la jaune, la verte, la rose, la marron et la bleue. Les règles du snooker divergent donc assez fortement de celles, relativement simples, du billard classique avec ses boules rouges et jaunes différenciant les deux équipes en plus de la noire à ne surtout pas rentrer avant la fin ou de celles, tout aussi limpides, du billard américain avec ses boules numérotées de 1 à 15.

Les règles du snooker

Ici, les joueurs doivent toujours alterner entre une boule rouge et une boule de couleur. Il faut donc d’abord rentrer une boule rouge (qui vaut 1 point) avant de pouvoir rentrer une boule de couleur (valant de 2 à 7 points) et ainsi de suite. Comme les boules de couleur sont toujours remises sur la table après avoir été empochées, à l’inverse des boules rouges qui ne reviennent pas, il est parfaitement possible d’enchaîner rouge-couleur 15 fois, bien qu’il n’y ait que 6 boules de couleur contre 15 boules rouges. Une fois toutes les boules rouges empochées, il faut encore rentrer les 6 boules de couleur dans l’ordre croissant de leurs points, sachant que cette fois-ci elles ne sont pas remises en jeu. La boule noire, valant 7 points, est comme toujours la dernière boule à devoir être rentrée.

En plus de ces règles d’attaque, il existe aussi des stratégies de défense consistant à placer la boule blanche dans une zone où l’adversaire ne pourra nullement jouer sans faire une faute, à savoir toucher ou rentrer une boule de la mauvaise couleur. C’est de cette manière de jouer que vient le nom « snooker », car celui-ci est synonyme de « naïf ou facile à piéger » et était utilisé pour qualifier les nouvelles recrues de l’armée anglaise.

La réputation du snooker

Ce jeu est rapidement devenu extrêmement apprécié en Angleterre. Le snooker a même depuis longtemps droit à ses propres compétitions internationales, suivies par de nombreux fans britanniques, et sur lesquelles il est désormais possible de parier comme sur les sports plus classiques, preuve de sa grande popularité. En effet, le premier championnat du Monde de snooker a eu lieu en 1927 et il est depuis devenu la plus prestigieuse des compétitions de billard, toutes variantes confondues, à travers le monde. Après un léger déclin dans les années 50 et 60, le snooker est revenu sur le devant de la scène grâce aux retransmissions en direct de la BBC. En 1985, ils étaient 18 millions d’Anglais, soit le tiers du pays, à regarder la finale des championnats du Monde.

Si la plupart des joueurs viennent du Royaume-Uni, le snooker commence un peu à s’exporter à l’étranger, notamment en Chine ou en Thaïlande. En France, il aura fallu attendre 2020 et Brian Ochoiski pour voir un Français participer aux qualifications du championnat du Monde. Toutefois, sur les 86 champions du Monde de l’histoire, seuls 3 ne sont ni anglais, ni écossais, ni gallois, ni irlandais, ni nord-irlandais, il s’agit de 2 australiens et d’un canadien. La Chine, la Nouvelle-Zélande et l’Afrique du Sud sont les 3 seules autres nations à avoir réussi à placer un de leurs représentants en finale.

Les valeurs du snooker

Enfin, qui dit sport britannique dit dresscode, comme la fameuse tenue blanche obligatoire au tournoi de tennis de Wimbledon. Ici, comme souvent outre-Manche, le snooker a une réputation de jeu de gentlemen et de fairplay. Les tenues des joueurs sont donc très encadrées et consistent en un pantalon noir, une chemise blanche, un gilet sans manches et des chaussures cirées auxquels s’ajoutent bien souvent une cravate ou un nœud papillon, même si ce dernier accessoire n’est plus obligatoire depuis quelques années dans le but d’attirer un public et surtout des joueurs plus jeunes. 

Ainsi, si le snooker n’existe presque pas en France et que le billard y est considéré comme une simple activité de détente, ce jeu est hissé au rang d’art de vivre en Angleterre et ses compétitions rapportant des millions de livres sont suivies par des millions de passionnés à travers tout le Royaume-Uni.