La croissance du marché canadien de l’eSports offre des options inouïes aux parieurs français
Durant la pandémie de Covid-19, les sports traditionnels ont disparu de la liste des grands événements, ne laissant que les compétitions d’eSport comme créneau valide pour les parieurs.
En ce sens, la légalisation des paris en ligne en Ontario, le 4 avril dernier, est un formidable accélérateur de l’entrée des joueurs francophones sur ces plateformes d’Outre-Atlantique. D’autant que les sites qui autorisent le pari eSports sont rares en France.
Des changements juridiques attendus au Canada
On ne change pas la société par décret. Les textes de loi ne font jamais que s’ajuster aux usages déjà courants. En Ontario, les joueurs ne pouvaient parier que sur les sites Web restrictifs gérés par le gouvernement. Les joueurs de sport et de casino peuvent, dorénavant, faire des paris en ligne via des sociétés privées.
Les provinces canadiennes ont pris du retard sur les autres juridictions en Amérique du Nord, plusieurs États des États-Unis ayant autorisé les casinos en ligne et les paris sportifs.
Selon Connor Bergeron, de True North Casinos, l’Ontario est de loin le marché potentiel le plus dense du Canada, d’autres provinces attendant de voir l’ampleur du déploiement en Ontario, avant de mettre en place leurs propres autorités de délivrance des licences. Peut-on en dire autant de la France ? C’est probable.
Le Canada à la pointe de l’eSport
Le Canada a réussi à promouvoir des joueurs, des événements et des équipes qui ont acquis une renommée dans le monde du jeu vidéo. Le Canada se classe au huitième rang mondial en termes de revenus de jeux, estimés à 2,3 milliards de dollars en 2018, avec une croissance de 15,7 % d’une année sur l’autre en 2021: 2, 7 % de plus que la moyenne mondiale. Le nombre de joueurs actifs au pays est estimé à 21,2 millions.
Parmi les jeux préférés des Canadiens, citons : League of Legends, Counter-Strike: Global Offensive, StarCraft II, Overwatch, Heroes of the Storm et Rocket League. Cet engouement est lié à la participation d’équipes eSports entièrement canadiennes à des compétitions internationales.
Trois joueurs canadiens d’eSports sont millionnaires aujourd’hui et trois organisations créent des événements pour entraîner la communauté locale : l’OeSL (Ontario eSports League), Red Bull et la Canada eSports League (CEL).
Rivalry, à la bourse de Toronto, veut conquérir l’Australie
Evolution Gaming et ses partenaires sont entrés sur le marché ontarien dès le premier jour de la libéralisation. En octobre 2021, Rivalry s’est introduite en bourse à Toronto et la société négocie sous le symbole « RVLY ».
L’enjeu est d’augmenter sa présence sur les marchés mondiaux réglementés. L’opérateur a lancé ses services de paris sportifs en Australie début mai 2022. Rivalry a reçu une licence de bookmaker sportif de la Northern Territory Racing Commission, en février, et a pris ses premiers paris en Australie dès la première semaine de mai.
Ce lancement intervient un peu plus d’un mois après le lancement de Rivalry en Ontario. Son chiffre d’affaires a augmenté de 640,0 % d’une année sur l’autre, à 11,1 millions de dollars en 2021.
Le portail francophone sur le IGaming anglo-saxon
En France, le nombre de comptes joueurs actifs (CJA) dans les paris sportifs a augmenté de 16% en 2021 par rapport à 2020, pour atteindre 4,47 millions de joueurs et l’IGaming devrait logiquement être impacté.
Le marché canadien offre tous les avantages d’un terrain d’essai aux parieurs francophones, puisqu’il reste leur portail d’entrée sur l’ensemble du monde anglo-saxon, en leur permettant de se frotter aux grandes compétitions mondiales, tout en s’exprimant dans leur langue maternelle.
Mieux : en raison du caractère plus courant des sports électroniques canadiens, les gens ont aujourd’hui besoin de divers diplômes pour aider les organisations de jeux vidéo compétitifs à signer des partenariats, à générer des revenus supplémentaires et à mieux se faire connaître. Les entreprises embauchent des cadres parmi les sociétés de l’indice S&P 500 et les placent à des postes clés pour rentabiliser leurs organisations eSports. Au-delà de l’aspect légal, le marché canadien se structure et se professionnalise.
Des bourses d’étude en eSports pour qui tenterait sa chance ?
Les bourses d’études eSports permettent aux joueurs doués d’étudier un sujet qui gravite autour du jeu vidéo. Ils peuvent décrocher une bourse complète ou partielle qui couvre leurs frais de scolarité. En échange, les joueurs doivent atteindre des objectifs d’entraînement spécifiques.
La plupart des universités construisent désormais des arènes dédiées aux eSports et des installations qui servent à la fois de terrain d’entraînement pour les joueurs, mais accueillent aussi de petites compétitions entre universités.
L’Europe accueille déjà bon nombre des plus grands événements eSports. Quant au Canada, le pays promeut les sports électroniques dans un cadre plus compétitif. Au marché européen d’en tirer des enseignements !