Trouble de la vision, déficience visuelle, dysfonctionnement du système visuel… Le handicap visuel touche près de 3 350 000 personnes en France, selon une enquête HID (Handicaps-Incapacités-Dépendance). Le handicap visuel correspond à une perturbation de l’acuité visuelle et/ou du champ visuel d’un ou des deux yeux. Quelles en sont les causes et les manifestations ? Comment les traiter ?
Le handicap visuel
Le handicap visuel peut se définir comme une limitation des actions et fonctionnements de l’œil réduisant les capacités visuelles du sujet. Pouvant avoir des causes congénitales ou dégénératives, il concerne toutes les tranches d’âge et connait, selon la Classification internationale des handicaps, cinq stades de déficience : déficience moyenne, sévère, profonde, presque totale, et cécité absolue.
La déficience visuelle est définie par deux critères objectifs : la mesure de l’acuité visuelle et l’état du champ visuel.
L’acuité visuelle désigne la capacité de discernement de l’œil, c’est-à-dire son aptitude à apprécier les détails et informations apportés au cerveau. L’état du champ visuel, pour sa part, correspond à l’espace qu’un œil immobile peut saisir.
Une bonne acuité visuelle associée à un bon champ visuel permet d’avoir une excellente vision fonctionnelle. En revanche, on parle de handicap lorsque l’acuité visuelle est comprise entre 20/70 et 20/400 avec la meilleure rectification, ou un champ visuel de 20 degrés ou de moins.
Les causes
Des anomalies de l’œil, telles que les cataractes ou les glaucomes sont le plus souvent à l’origine d’une déficience visuelle, entrainant un handicap. Ces causes congénitales ne sont toutefois pas les seules : une déficience visuelle peut avoir des causes dégénératives (dystrophies rétiniennes, atrophies optiques), résulter d’une infection maternelle ou d’un traumatisme à la naissance.
La Dégénérescence maculaire liée à l’âge (DMLA), une pathologie rétinienne dégénérative, évolue de façon chronique à partir de 50 ans. Caractérisée par l’apparition de plages d’atrophie dans la région maculaire, elle est l’une des principales causes de malvoyance dans les pays développés.
Par ailleurs, le glaucome, qui est la deuxième cause de cécité dans les pays industrialisés, se traduit par une excavation pathologique de la papille optique.
Handicap visuel : les manifestations
Selon le degré de déficience, le handicap visuel se manifeste par des troubles plus ou moins importants de la vision, une incapacité à lire, écrire ou à poursuivre une activité exigeant le maintien prolongé de l’attention visuelle, voire la cécité. Il arrive également que le handicap visuel s’accompagne d’atteintes physiques nécessitant une prise en charge spécifique.
Les troubles varient donc en fonction du type de déficience. La personne atteinte peut tout percevoir, mais de façon très floue, n’avoir qu’une perception centrale ou au contraire voir uniquement par la périphérie du champ ou encore voir de façon fragmentée.
D’autres phénomènes peuvent accompagner la déficience visuelle :
- le trouble du réflexe de fixation ou nystagmus qui est caractérisé par des secousses rythmiques du globe oculaire ;
- la photophobie ;
- l’impossibilité à percevoir des repères colorés…
Quelle que soit sa nature, la déficience visuelle nécessite un traitement adapté :
- port de lunettes ou lentilles de contact ;
- intervention chirurgicale ;
- traitement médicamenteux ;
- etc.
Handicap visuel : les traitements
Le traitement d’un handicap visuel commence par des tests d’acuité et un examen du champ visuel par un ophtalmologiste.
Les méthodes d’évaluation tiennent compte de l’âge du patient, de sa faculté de concentration, de son état de santé. Parmi les techniques utilisées figurent :
- La périmétrie de Goldmann ;
- Le test de confrontation ;
- La périmétrie automatique ;
- La campimétrie.
Les possibilités de traitement, dont certains très coûteux, sont en développement notamment en ce qui concerne la DMLA exsudative.
Dans d’autres cas de figure, des moyens de compensation, comme les verres filtrants, vidéo-agrandisseurs ou encore des ordinateurs spécifiques brailles, permettent d’accompagner les personnes atteintes au quotidien.