L’Art de rue, une galerie pour tous
Ils sont partout. Ces graffitis, ces sculptures, ces objets insolites ou ces gens. Oui, toutes ces formes d’expression font désormais partie du décor urbain.
De nos jours, la liberté d’expression ne s’en tient plus qu’aux manifestations, et l’art devient alors le moyen le plus courant pour s’exprimer, verbalement ou physiquement.
Hautes en couleur ou en chansons, les formes d’art de rue se multiplient depuis des années pour laisser cours à l’imagination et l’expression de chacun.
Et pour cause, il y a beaucoup de choses à dire.
On sait bien qu’il est, dans la culture française, normal de râler, de rouspéter, de contredire et de critiquer. Cette critique, le plus souvent négative, a du mal à se faire entendre, qu’elle soit par les politiciens, mais avant tout les gens eux-mêmes.
Il est donc important de savoir faire passer un message sans forcément brusquer ou faire violence à son interlocuteur; et l’art et l’humour sont alors importants pour faire parler son discours.
Cependant, ce talent n’est pas donné à tous, mais quelques-uns ont su manier les mots, les sons et les images, afin de montrer au peuple un critique sociale, poignante mais discrète.
Parmi ces justiciers silencieux de l’art de rue, on nomme alors le célèbre et toujours inconnu Banksy pour ces pochoirs à caractère controverses, les autres pochoirs Iheart, dénonciateur de l’influence des réseaux sociaux sur nos vies, ou encore ces carreaux sur les murs façon pixels Space Invaders à collectionner à travers les villes européennes.
On considère alors l’art de rue comme accessible à tous, pour les spectateurs, mais aussi pour les créateurs.
Passe-temps ? Carrière ? Les nouveaux artistes de rue doivent alors parfois développer stratégiquement des tactiques de survie dignes d’une partie de poker afin de gagner en assurance, mais aussi en notoriété.
Rome ne s’étant pas faite en un jour, il faut alors du temps à chacun pour, d’abord, trouver sa voie et sa meilleure façon de s’exprimer.
Nouvel art, nouveaux horizons
La récente ascension et l’omniprésence du « street art », ou à la Française, « art de rue », a gagné en institutionnalisation et reconnaissance dans le monde de l’Art.
Cette valorisation ouvre alors des portes vers de nouveaux métiers tournés vers cette forme d’art, et de nouveaux intérêts pour les études d’urbanisation et de graphisme, afin de faciliter l’intégration de l’art dans notre quotidien.
Ce choix d’orientation n’est cependant pas toujours bien vu, à cause de la fragilité et l’instabilité des revenus pouvant parfois être non existants, et bien entendu l’éphémérité de l’œuvre, qui, tout comme la notoriété, peut s’effacer en quelques jours.
Les connotations de jeunesse et délinquances associées à l’art de rue s’estompent néanmoins pour offrir aux nouvelles et plus anciennes générations un regard plus ouvert sur cette nouvelle forme d’expression et d’orientation.
Bien entendu, le respect du patrimoine et la civilité urbaine restent primordiaux à l’éducation citoyenne pour pouvoir créer cette entente intergénérationnelle et interculturelle.
En parlant de culture, l’art de rue a aussi créé depuis quelques années une nouvelle forme de tourisme. Les œuvres sur les murs ne pouvant bien sûr pas s’accrocher dans les musées, demandent alors une attention particulière pour y faire le déplacement pour pouvoir les admirer.
Par exemple, Londres, capitale artistique et interculturelle, propose des itinéraires spéciaux afin de pouvoir admirer les meilleures “peintures sur briques” que la ville expose.
Le street art fait donc voyager ses fans, mais aussi ses artistes qui diffusent et créent alors leurs œuvres à travers les villes et les rues du monde entier, tels des troubadours d’autrefois.
Tout comme leurs ancêtres, ces troubadours visuels 2.0 ont une soif d’expression et de notoriété à divertir les passants. Or, notre ère se laisse également divertir par les écrans et le digital, pouvant alors les éloigner des choses réelles qui les entourent. Il faut alors que les artistes de rue jouent de cette influence digitale pour créer un « buzz », pour qu’ainsi la toile web devienne leur mécène.