Depuis quelques semaines, nos centrales nucléaires font l’objet de visites impromptues. Des mini drones venus de l’on ne sait où ont survolé plusieurs sites.
Après le site en déconstruction de Creys-Malville dans l’Isère, le 5 octobre dernier, c’était au tour de Blayais en Gironde, le 13 octobre, Nogent-sur-Seine dans l’Aube le 13 et le 19 octobre, Cattenom en Moselle, le 14, Chooz dans l’Ardennes et Gravelines dans le Nord, le 19 octobre, Le Bugey dans l’Ain, le 19 et le 20 octobre, de faire l’objet de survols. Enfin, mercredi 30 octobre, les centrales de Golfech, dans le Tarn-et-Garonne, et de Penly, en Seine-Maritime, se voyaient inspectées.
La question de la sécurité du nucléaire est d’autant plus importante que la France dispose à ce jour du deuxième parc au monde après les Etats-Unis et tire 74% de son électricité de ses centrales, un record. Elle est également devenue l’une nation les plus expertes en ce domaine avec des entreprises comme Areva. La France comptabilise 58 réacteurs nucléaires répartis sur 19 sites, 3 centrales en cours de démantèlement, 13 réacteurs arrêtés et un réacteur en construction.
Si le survol des centrales nucléaires est interdit dans un périmètre de 5 kms et 1000 mètre d’altitude, et si les différents sites font l’objet d’une étroite surveillance, le cas des mini drones pose question.
En raison de leur trop petite taille, ceux-ci sont indétectables au radar. Du coup, la seule méthode qui permettrait de les empêcher de continuer leur escapade serait de mettre en place des dispositifs anti-drones, une solution envisagée par le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve.
Mais les centrales ne sont pas les seules visées. Le plateau de Saclay où se trouve le Commissariat à l’énergie atomique et aux énergies alternatives (CEA) dans l’Essonne, l’un des plus importants centre de recherche en France et qui regroupe plus de 5000 personnes, aurait également été visité au même titre qu’une base militaire et un site d’Areva.
Si la piste de Greenpeace a un temps été envisagée, face au démenti formel, les professionnels se tournent aujourd’hui vers d’autres groupes écologistes ou altermondialistes.
Alors certes, la taille trop petite de ces drones fait qu’aujourd’hui, ils ne pourraient représenter aucune menace réelle, malgré tout des questions se posent quant à l’objectif de ces visites.
Photo : JEAN PIERRE MULLER / AFP