Jusqu’à présent lorsque l’on parlait des débuts du web, c’était en faisant référence au réseau développé par Tim Berners-Lee, un physicien britannique, à la fin des années 80, pour le compte des universités et des instituts scientifiques. Quant au concept plus large de l’internet, ce serait l’armée américaine qui l’aurait développé sous le nom d’Arpanet dans les années 60, avant que les recherches ne soient mises en application par Vinton Cerf, un ingénieur et chercheur américain, dans les années 70.
Or, si effectivement, le premier site web a bien été hébergé sur l’ordinateur NeXT de Tim Berners-Lee, en 1989 et si Vinton Cerf est bien considéré comme le père de l’internet, en revanche, il semblerait que l’idée même d’un système permettant d’accéder à l’ensemble du savoir humain, soit bien plus ancienne.
Et c’est en Belgique à la fin du XIXème siècle que tout aurait commencé. Paul Otlet et Henri La Fontaine, deux juristes humanistes, créaient l’Institut international de bibliographie en 1895, un lieu dont le but était de rassembler toute la connaissance du monde en un seul endroit et de retrouver l’information, en se basant sur un répertoire bibliographique composé de millions de fiches en papier. Le duo conçoit ce projet comme un moyen universel de favoriser et protéger la paix à travers le monde.
Hébergé à partir de 1920 et jusqu’à 1934 à Bruxelles, il prit le nom de Mundaneum. Le lieu comprenait alors 16 salles didactiques, plus de 12 millions de fiches et plus de 200 000 exemplaires de journaux du monde entier. A partir de 1934, c’est alors le déclin et le palais se voit fermé.
Au fil du temps, les documents et les fiches seront dispersés à travers Bruxelles tandis que le mobilier trouvera refuge à la bibliothèque royale en 1980. En 1993, ce qu’il restera du fonds sera confié à la ville de Mons, où il se trouve toujours à ce jour. Plus récemment, Google interpellé par cette formidable invention décidait de l’intégrer dans son Google Institute et de déclarer le Mundaneum comme étant à la genèse de la société de l’information. Dimanche 23 août 2015, c’est sous la forme d’un doodle que Google y a fait référence, sur la page d’accueil de son moteur de recherche.
Mais ce qui est encore plus surprenant, c’est la vision de l’époque de Paul Otlet alors en plein travail sur son Mundaneum. Celui-ci imaginait un futur outil qui se baserait sur un écran de télévision et un téléphone et qui permettrait à un utilisateur de consulter de l’information sans l’avoir entre ses mains, cette dernière étant entreposée dans un autre lieu. Le téléphone servirait à poser les questions et les réponses apparaitraient sur un écran. Cela ne vous rappelle rien ?
Pour en savoir plus, rendez-vous sur : http://www.mundaneum.org/