Version française :
STREET N’ SPORTS : Salut EnzoDong, Comment ça va ? Peux-tu te présenter ?
ENZODONG : Salut les gars, bien, merci, j’ai 23 ans et je suis de Naples, plus précisément de la banlieue de Secondigliano, que l’on pourrait rapprocher d’Harlem aux Etats-Unis ou des quartiers français. Mon nom à deux significations, « Dong » qui est le quartier de mes origines « Don Guanella » et l’acronyme de DONG qui signifie » Dove Ognuno Nasce Giudicato » ou autrement dit toute personne qui y est née, est jugée sur ses origines.
Tout cela découle d’une discrimination que j’ai rencontré comme beaucoup d’enfants de la périphérie, en n’oubliant pas que les mères de nos amis nous faisaient sortir des immeubles parce qu’elles ne voulaient pas d’enfants venant de Secondigliano, jugés comme des voleurs ou des criminels. Mais ceci n’est pas vrai, tous ne sont pas pourris dans ces zones car tous les gens ne sont pas pareils.
SNS : Depuis combien de temps fait tu de la musique ?
E : J’ai commencé la musique à l’âge de 14 ans, mais c’était uniquement personnel, j’écrivais des chansons pour moi-même. J’ai démarré ma première vraie expérience à 15 ans lorsque j’ai rejoint mon premier crew qui incluait auteur-compositeur, breaker et MC.
J’ai toujours aimé le genre hip-hop / rap et j’ai fait mes premières expériences en m’appropriant les premières étapes, ce qui m’a permis de me rapprocher plus sérieusement de la scène musicale.
Ce monde qui m’entourait, m’a pris pour répondre à une demande plus forte de la part de groupes de la scène rap napolitaine. A ce moment-là, j’ai commencé à les suivre à de multiples occasions, j’ai été alors considéré comme un de leurs et j’ai pu faire mon propre apprentissage en apprenant tout ce que je pouvais.
Aujourd’hui, je fais partie d’un label qui s’appelle « RC Music » dont Rosario Dross Castagnola est le membre fondateur. Avec lui, je n’ai pas seulement trouvé une équipe avec qui travailler et qui m’aiderait à aller plus loin dans la musique, mais aussi une seconde famille avec qui je vis au quotidien.
Dans l’équipe il y a Da Blonde, une chanteuse. J’ai travaillé avec elle pour la chanson « Delirio At TG ». Johnny est une femme qui a produit des films. Et Sarah-Star T-Uffo, une autre importante productrice et musicienne, qui est aussi française. Aussi, je peux dire que j’ai finalement débuté sur la scène musicale en seulement 1 an.
SNS : Pourquoi allier le rap italien et napolitain ? Quel est la différence ?
E : Tu sais, la scène musicale en Italie est malheureusement divisée en deux partie, il y a la langue italienne commune à tous et les différents dialectes comme le napolitain plus musical, plus chantant, que la langue italienne, tout comme l’américain ou le français, aussi j’aime utiliser les deux pour faire plaisir à tout le monde.
SNS : Quel genre de messages souhaites-tu faire passer à travers tes chansons ?
E : Je n’ai pas forcément un message prédéfini pour tous les morceaux que je fais, la chose importante que je tiens à préciser c’est que nous sommes tous pareils, beaucoup de gens regardent le rappeur comme un dieu ou un super-héros ce qui peut être une bonne chose mais je pense que les fans ont besoin d’entendre aussi que ceux qui rappent sont juste comme eux.
Je tiens à préciser cependant que chaque morceau contient un message différent. Dans mon morceau « Empire » par exemple, j’ai un désir de vengeance, de me venger contre les gens qui m’ont trahi ou blessé, alors j’ai utilisé comme métaphore de ma vie, Jules César. Ce fut le plus grand empereur romain mais en fait, il a été trahi et tué par son fils adoptif « Brutus ». A la fin de la vidéo, j’ai pris l’image de Jules César où j’ai mis mon visage (rire) afin de donner une touche humoristique à l’ensemble.
SNS : Début février tu viens de sortir ton titre « Che Guard A fa » que nous apprécions à la rédaction, peux-tu nous en parler ?
E : Je suis très content que vous ayez aimé mon nouveau single officiel. Je ne pensais pas que cela arriverait jusqu’aux oreilles françaises, cela me donne de la joie et de l’espoir parce que le rap italien ne parvient pas à sortir de notre pays.
Ce morceau est une relecture sociale pour tous les garçons de Scampia et Secondigliano et venant de toutes les banlieues semblables à la nôtre. Le morceau dit « Pourquoi me regardes-tu ? » dans le sens où le reste de l’Italie considère les napolitains comme des criminels, des vendeurs de drogues ou des escrocs. Nous sommes jugés par un état qui nous oblige à être ce que nous sommes parce qu’il est incapable de nous donner un emploi, même les enfants qui font des études sont obligés de migrer. Nous sommes jugés par rapport à là où nous habitons alors nous finissons par ne plus réagir. Nous sommes habitués à la police qui use de son pouvoir, nous sommes habitués à tout cela et nous ne pouvons pas nous mettre en porte à faux. Même s’il y a une part de vérité dans une série comme Gomorra, tout n’est pas totalement réel et en cela on peut la rapprocher des films hollywoodiens.
SNS : L’idée du clip est de toi ?
E : L’idée du clip vidéo est née de ma collaboration avec Johnny Dama que je considère comme de ma famille. Aussi nous échangeons toutes sortes d’idées, du rythme à la vidéo.
Le clip est situé au centre de ma banlieue, où se situe les voiles de la Scampia, qui sont aussi en toile de fond de la série « Gomorra ». Je vis tous les jours dans ces lieux et toutes les personnes et les enfants étaient ravis au cours du tournage de les utiliser comme un terrain de jeu. Je suis content parce que je me suis complètement abandonné à ces banlieues, alors que personne ne les a fait sentir aussi importante car il est plus confortable pour eux et les journaux en particulier d’en parler uniquement en mal.
SNS : Connais-tu des rappeurs français ?
E : J’aime les rappeurs français de Lunatic au dernier travail de Booba dont le son est très futuriste comme son précédent album « Futur ». Hier, était sorti son nouveau single « Tony Sosa » dont j’aime beaucoup l’évolution. Changeant de style de musique constamment, il est presque capable de tout faire, c’est pourquoi je l’admire. J’écoute aussi Kaaris qui s’est clashé avec Booba, La Fouine, Rohff, Sefyu, Dosseh et puis il y a mon nouveau favori « Gradur ».
SNS : Quels sont tes futurs projets ?
E : Un de mes plus grands rêves est d’avoir l’opportunité de travailler avec de grands rappeurs étrangers comme ceux que vous avez en France. Mais tout d’abord je dois aller plus loin pour devenir plus populaire en Italie.
Maintenant, je prépare mon nouvel EP qui sera disponible en téléchargement gratuit très bientôt, avant de passer à mon premier album officiel, si dieu le veut.
SNS : Un dernier mot pour notre magazine ?
E : Je suis content qu’il y ait des magazines intéressants comme le vôtre, qui cherchent quelque chose de plus innovant, ce que tout le monde ne fait pas et j’espère avoir le plaisir de travailler de nouveau avec vous lors d’une prochaine réalisation.
Je voudrais demander aux lecteurs qui s’intéressaient à mon travail de me suivre sur les différents réseaux sociaux.
Voici quelques liens que je peux vous donner :
FACEBOOK: https://www.facebook.com/enzodongofficial
INSTAGRAM: @enzodong_rcmusic
TWITTER: enzodong_rc
Merci les gars.
English Version :
STREET N’ SPORTS : Hi EnzoDong, are you fine? Could you introduce yourself?
ENZODONG : Hi guys, all right, thanks, I’m 23 years old and I’m from Naples, precisely from the outskirts of Secondigliano that is very similar to Harlem in America or the French neighborhoods.
My name in fact has two meanings, « Dong » is for my district of origin (Don Guanella) and the acronym DONG means « Dove Ognuno Nasce Giudicato », where everyone born, is judged.
All of this stems come from the discrimination I met when I was a child, like all the guys in my periphery. I remember that mothers of my friends left us out of the building, they did not want their children went around with people of Secondigliano because they deemed them as thieves or criminals. But it’s not true, there are not only corrupt person in these areas because all people are not the same.
SNS : How long have you been in music?
E : I’ve been into music since I was 14 years old, but it was only personal, I was writing songs exclusively for me. I started my first experiences at 15 years old, I joined my first Crew which included writers, breakers and MC. I was always being fond of Hip-Hop / Rap style, and I made my first experiences, treading those few stages that led me to come closer to the musical reality.
This world around me took me and gave me the occasion to meet one of the strongest groups rap scene Napoletana at that time, so I started to follow them on many occasions, they considered me as a great friend and for me, it was a sort of apprenticeship to learn all I could.
Today, I’m a part of the label called « RC-Music » founded by Rosario Dross Castagnola. With them, I have not just found a working team who help me to push my music seriously but also a second family where to live together every day.
In the team, there is Da Blonde, a singer. I worked with here in the song « Delirio At TG, » ; Johnny, a lady producer in the films manufacturing and Sarah-Star T-Uffo which is another major producer and musician in the team, she is also French.
So I can say I finally started in the music scene there is only one year.
SNS : Why combine Italian and Neapolitan rap? What’s the difference?
E : You know the scene in Italy unfortunately is divided into two sectors, the Italian language is for everyone and then there are the various dialects as the Neapolitan that are not understood by all.
So if you want to deliver your message to more people, you have to do it in both languages, in my opinion.
Although the Neapolitan is more musical, more listenable, more like Americano or French than the Italian language, but I like to use both to please and satisfy everyone.
SNS : What messages do you want to convey through your songs?
E : I don’t have a predetermined message for all songs that I do. The important thing that I want to make clear is that we are all equal, many people look their rapper as a god or as a superhero, it’s a good thing but I think fans have need to understand that those who make rap are just like those who listen.
Then as I said every track has a different message. In my piece « Empire » for example, I have a desire of revenge, revenge against people who have betrayed or hurt me, so I used the metaphor of my life, « Julius Caesar ». It was the largest of the Roman emperors, but in fact he was betrayed and killed by his adopted son « Brutus ».
At the end of the video there is the picture of Julius Caesar with my face – hahaha – also to give a touch of fun to the whole.
SNS : In early February you just release your track « Che Guard A fa ‘that we appreciate at the editorial, can you tell us about?
E : I am very happy that you have enjoyed my new official single, I did not expect it arrived even to your ears in France, this thing give me a lot of joy and hope, also because the Italian rap cannot get out of your country.
This piece is a social commentary for all boys of Scampia and Secondigliano and also of other suburbs like ours. The piece says, « Why are you watching me? » in the sense that all the rest of Italy consider Neapolitans only as criminals, drug dealers or crooks.
We are judged by a state that forces us to be who we are because they cannot give us jobs even the kids who graduate and then they are forced to emigrate, we are judged because then we get used to everything going on without even more react, we are used to the police who abuse their powers, we are used to all this and cannot give us a fault.
It ‘also true that all they show in the television series « Gomorra » is not entirely true, it’s more like a Hollywood movie.
SNS : The making of the music video, it’s your idea?
E : The video was an idea born from my collaboration and that of Johnny Dama. As I told you, we are a family so we exchange all sorts of ideas, from the beat to the video.
This clip is set in the center of my neighborhood, that is, the Sails of Scampia who are also the background of the show « Gomorra », I’m there every day in these places and all the people and the children were delighted to participate in the filming taking them almost as a game. I’m happy about that because I’m totally abandoned to those suburbs that no one makes them feel important for something that is comfortable to them, the newspapers are here just to talk bad about all this.
SNS : Who are the French rappers that you know?
E : I love the French Rap from the Lunatic, up to the new work by Booba, his sound is very futuristic as his previous album « Futur ». Yesterday out the new single « Tony Sosa ». I hit so much, I like the evolution, the constant change of music style and he is one that can do it almost always that’s why I admire him.
Then, I listen to Kaaris that is Beef with Booba, La Fouine, Teardrop, Rohff, Sefyu, Dosseh and then there is one of my new favorite « Gradur ».
SNS : What are your future projects?
E : One of the greatest dreams that I have is to be able to work with great rapper abroad like you have in France. But first I have to commit myself to become a very big here in Italy.
Now I’m preparing my « EP » that will be available in free download very soon, then move on to the first official album God willing.
SNS : Do you have any message for our magazine?
E : I am happy that there are magazines interesting and beautiful as yours, look for new innovations in the world is not something that everyone does, I hope to get back as soon as the pleasure of working with you again for my next work.
I wanted to ask readers who may be interested in my work to follow me on various social networks. I leave you here the various links
Facebook : https://www.facebook.com/enzodongofficial
Instagram : @enzodong_rcmusic
Twitter : enzodong_rc
Thanks guys.