– « Tu te co sur msn ce soir ? »
– « ouais on parlera Loft Story 😉 »
– « ouais »
– « Ah tiens j’ai téléchargé l’album de Daft Punk « Discovery ». Par contre c’était super long. Je te raconte pas combien on va payer de communication téléphonique à la maison. Ce sont mes parents qui vont me tuer (rire)»
– « Ça m’intéresse tu me le graveras ? «
– « oui j’adore cet album. Je l’ai même en sonnerie sur mon Nokia 3310 »
– « trop ! envoi moi un texto quand t’es chez toi »
– «j’ai plus de crédits»
Et oui, les années 2000 c’était ça avec des factures téléphoniques exorbitantes, des sonneries à la noix qu’on achetait au prix fort par sms et toute sa vie qu’on racontait sur les skyblogs, msn ou myspace. Street N’Sports vous propose un petit tour d’horizon des tendances de l’époque. Les années 2000, comme si vous étiez !
MSN, roi de la messagerie instantanée
Souvenez-vous c’était dans les années 2000. Après ICQ, Yahoo Messenger, c’était au tour de MSN de faire son apparition, le service de messagerie de Microsoft. Celui-ci allait rapidement s’imposer comme le service de messagerie instantanée de l’époque. Il demeurera le logiciel phare, changeant de nom en 2005 pour devenir Windows Live Messenger, jusqu’à ce que Microsoft décide de le remplacer par Skype en mai 2013.
5 fonctionnalités vont en particulier faire son succès :
– Les émoticônes et les expressions de type mdr, lol, xpldr qui permettront de faire passer les émotions. Les émoticônes en particulier seront très nombreux sur msn, plus d’une centaine entre la banane qui danse, le cochon volant ou encore la pluie d’étoiles filantes.
– La possibilité d’utiliser la police de son choix et les créateurs de msn laisseront un grand choix.
– Les Wizz qui permettaient de remettre la fenêtre de conversation en premier plan et de permettre à votre interlocuteur de vous rappeler qu’il était toujours présent.
– Les avatars très nombreux qu’ils viennent d’une webcam ou de la messagerie instantanée, échiquier, canard en plastique, chien, etc.
– Les rencontres en ligne ou la possibilité de discuter avec n’importe qui et de rapprocher les gens, bien plus facile que de passer un coup de fil ou plus rapide qu’un mail.
Dans la même période, deux autres réseaux allaient faire parler d’eux : Skyblog, le réseau social 100% français et Myspace, l’ancêtre de Facebook particulièrement prisé par les artistes et les musiciens.
Les skyblogs, les blogs à la françaises :
Lancé en 2002 par Skyrock, les blogs de ce réseau se feront de plus en plus nombreux pendant toute la période des années 2000, au point qu’à la fin de cette même décennie, on comptabilisait plus de 32 millions de blog et plus de 4,4 milliards de commentaires. Un vrai journal intime qui va cartonner chez les ados. Dès les débuts, ceux-ci seront séduits par la simplicité de la mise en page et de l’interface d’administration. Les multiples systèmes de classement participeront également à la popularité du site de blogs. On retrouvera ainsi le Skyrock Blog Star qui chaque semaine met en avant un blog en particulier, le Top100, Top Skyblogs Vocaux, Top 60 minutes, Top 24h et Le Top 7 jours.
En 2006, les skyblogs changent de nom pour devenir Skyrock Blog, en raison d’une action en justice lancée par la société British Sky Broadcasting et finissent par intégrer le site skyrock.com en 2007. Même si on peut situer le déclin des blogs de façon générale à partir de cette même année, le réseau de blogs de Skyrock est aujourd’hui toujours en tête des classements, juste derrière celui de WordPress.
Myspace, ancêtre de Facebook :
Fondé en 2003, Myspace allait connaître un intérêt similaire en partie grâce au soutien des artistes de plus en plus nombreux. Les fans désireux d’échanger avec eux, allaient alors rapidement les rejoindre. Progressivement, Myspace devenait le réseau social numéro 1, celui où il fallait absolument être. Les utilisateurs d’alors appréciaient particulièrement le fait de pouvoir passer des heures à modifier son humeur et à changer l’apparence de son profil, à publier des photos, à changer sa musique d’accueil et surtout à discuter avec ses artistes préférés. En 2008, le réseau était à son apogée avec plus de 230 millions d’utilisateurs, avant de commencer à décliner au profit de Facebook. Malgré l’appui de Justin Timberlake en 2012 qui en devenait le nouveau patron, Myspace ne connaîtra plus jamais les faveurs du public, d’autres plateformes comme SoundCloud dédiées aux musiciens ayant pris le relais.
Des premiers modems à l’adsl, la révolution internet est en marche
Les années 2000 c’est également l’arrivée et la victoire de l’adsl sur les modems 56 k (et débits inférieurs) qui ont dominé les années 90 et permis à de plus en plus de personnes d’accéder à Internet. Ceux-ci se caractérisaient par un bruit spécifique lors de l’établissement de la connexion et des débits très variables ainsi que par des débits très bas. Ainsi, télécharger 1 mo prenait au bas mot 3 bonnes minutes.Pour les nostalgiques, il est d’ailleurs possible de réentendre le son de l’époque :
Avec l’adsl, les lignes téléphoniques sont alors utilisées pour communiquer à des fréquences supérieures à celles de la téléphonie classique. En 2002, c’est au tour des box internet intégrant le triple play (internet, téléphone, télévision) de faire leur apparition avec un forfait de 30 euros/mois et un prix unique au lieu d’un tarif facturé au temps de connexion. Pour autant, il existe toujours des zones d’ombre en France où seuls les bons vieux modems fonctionnent. Free propose d’ailleurs toujours des offres dans ce domaine : https://subscribe.free.fr/accesgratuit/index.html Un tutoriel est disponible chez Orange pour les connectés adsl qui souhaiteraient également pouvoir se connecter en bas débit lors de leurs déplacements : http://assistance.orange.fr/vous-connecter-a-internet-lors-de-vos-deplacements-68.php
A propos de l’opérateur historique, Wanadoo sera la marque associée à l’accès à internet à partir de 1996 et jusqu’à sa fusion avec les autres activités du groupe Orange en 2006. Les adresses mails se distinguaient alors par un @wanadoo.fr et un million de personnes passaient par ses services en 2000.
Si l’accès à internet se traduisait par l’accès à un nombre de services de plus en plus importants, deux révolutions allaient également marquer son introduction et chambouler le domaine culturel et des loisirs : l’arrivée des jeux en ligne et du téléchargement illégal.
Le succès des jeux en ligne :
Si Doom fait partie des pionniers, certains jeux deviendront les emblèmes du jeu multijoueur en ligne. Lancé en 1999, le jeu de tir subjectif multijoueur Counter Strike va connaître un succès phénoménal. En 2010, celui-ci était toujours le jeu le plus joué à travers le monde. Dans un tout autre registre, le jeu World of Warcraft lancé le 23 novembre 2004 en Amérique du Nord sera de son côté le jeu le plus joué dans le domaine du MMORPG (Jeu de rôle en ligne massivement multijoueur). Cependant, alors qu’il comptabilisait plus de 12 millions de joueurs en 2011, le nombre total d’abonnés va progressivement descendre par la suite au point de tomber en dessous de 7 millions en 2014 avant de connaître un nouveau gain d’intérêt grâce à l’extension Warlords of Draenor. Le jeu franchit alors la barre des 10 millions d’abonnés.
Le téléchargement illégal en pleine explosion :
Autre phénomène de l’époque en plein essor, le téléchargement illégal. Apparu en 1997 avec Napster basé sur le principe du peer to peer, celui-ci est alors le premier réseau de partage de données sur internet et en particulier de fichiers musicaux. En 2001, Napster se voit contraint de fermer les portes après deux ans de procédure judiciaire de la part de l’industrie du disque. D’autres programmes vont alors prendre le relais tels que Kazaa, Morpheus, Audiogalaxy, Bearshare, Emule, Shareaza, DirectConnect, Megaupload et Bittorent. Napster venait d’ouvrir une brèche qui ne se colmatera jamais, ces différents logiciels surfant sur des protocoles et des mécanismes différents afin de continuer à rendre le téléchargement possible.
Le boom du texto :
Fin 1999, un opérateur décide de se lancer sur le marché un nouveau mode de communication instantané basé sur la téléphonie mobile, le SMS. Celui-ci est né au départ comme un système de communication interne de la société Vodafone mais c’est son accessibilité au grand public qui va tout changer. Malgré sa facturation à l’unité, le « texto » a le vent en poupe. Le SMS est également associé à des services permettant de récupérer des sonneries pour son téléphone portable par exemple dont on pouvait retrouver la publicité au dos des magazines ou encore pour voter pour des candidats présents dans des émissions de télé-réalité. Loft Story, première émission de télé-réalité à voir le jour en France en 2001 profitera grandement de cette innovation technologique.
En 2011, on estimait que plus de 4 000 milliards de messages étaient envoyés à travers le monde. Pour autant, il semblerait bien que le SMS connaisse depuis quelques années une désaffection, se voyant supplanté par des applications comme What’sApp ou BBM, associés aux réseaux sociaux, accompagnant la généralisation des smartphones, et dont l’utilisation est gratuite. Signe des temps, alors que les tweets sont de plus en plus mis en avant dans les émissions ainsi que les posts Facebook, M6 envisagerait pour 2015 de ne plus imposer un surcoût à l’usage des SMS lors du vote à ses émissions.
Les téléphones portables avant l’iPhone :
Aujourd’hui, il parait naturel de surfer sur internet à partir de son iPhone ou de son Smartphone sous Android et d’aller sur les réseaux sociaux. Pourtant, il n’en a pas toujours été ainsi. Avant, les téléphones étaient équipés d’écrans monochromes et de sonneries monophoniques tel le mythique Nokia 3310, où il était possible de changer la coque et la sonnerie (dont beaucoup étaient payantes) au grès de son humeur. Certains seront également équipés d’un clapet avant que la couleur, la polyphonie et l’appareil photo n’apparaissent. L’un des jeux phares de l’époque était Snake qui consistait à contrôler une créature à l’allure de serpent. Celle-ci devait slalomer entre les bords de l’écran et les obstacles qui parsemaient le niveau.
Néanmoins, il faudra attendre l’arrivée de l’iPhone en 2007 et de la 3G pour que l’accès internet se démocratise sur les appareils mobiles et que des applications plus sophistiquées fassent leur apparition.
Emissions télé, la téléréalité envahit les écrans télé :
La télé dans les années 2000, c’était des émissions comme ça cartonne sur Canal+, e=m6 ou encore le film du dimanche soir sur TF1.
Mais c’est surtout l’arrivée d’un nouveau concept d’émissions venu des Pays-Bas avec Endemol qui allait se propager à travers toute la planète. Même si certaines émissions comme « Perdu de vue » ou « La nuit des héros » se focalisaient sur des personnalités lambda dans les années 1990, la première téléréalité sous la forme que nous connaissons aujourd’hui sera « Big Brother », produite par la société néerlandaise Endemol, qui s’exportera dans plus de 90 pays.
En France, c’est M6 qui dégainera la première avec « Loft Story » en 2001. Le succès sera tel que TF1 ne tardera pas à répliquer avec « Star Academy » et « Koh-Lanta ». A partir de cette époque, les émissions de ce type allaient se multiplier.
« Pop-Stars » (M6) en 2001, « L’île de la tentation » (TF1) et « Opération séduction aux Caraïbes » (M6) en 2002, « Greg le millionnaire » (TF1), « Nice People » (TF1), « Bachelor, le gentleman célibataire » (M6) et « À la Recherche de la Nouvelle Star » (M6) en 2003. Il faudra attendre 2011 pour que le service public se lance à son tour avec « Une semaine sans les femmes » adaptée d’un programme britannique.
La téléréalité verra la naissance également de nouvelles vedettes comme Loana et Steevy Boulay (« Loft story » en 2001), Jennifer, Nolwenn Leroy et Élodie Frégé (gagnantes respectivement des trois premières saisons de « Star Academy », Les L5 et Les Whatfor (« PopStar » 2001 et 2002), Jonatan Cerrada (« A la recherche de la nouvelle Star » en 2003) et bien d’autres par la suite.
Les années 2000, c’était ça aussi …
Les années 2000, c’était ça mais aussi au niveau musical, l’explosion des DJ Stars avec David Guetta et de la scène rn’b avec Justin Timberlake, Rihanna, Beyonce ou Alicia Keys et en France de M. Pokora, l’arrivée du rappeur blanc Eminem, le renouveau de la Pop avec Mika et de la Soul avec Amy Winehouse, le retour des tubes de l’été, avec Las Ketchup et le triomphe de comédies musicales avec « Les dix commandements » et « Roméo et Juliette ».
Au niveau cinéma, certains films marqueront particulièrement cette époque comme « Minority Report » (2002), «Bataille Royale » (2000), « Les indestructibles » (2004), « Lord of War » (2005), « Arrête-moi si tu peux » (2002), « Mulholland Drive » (2001), « Le fabuleux destin d’Amélie Poulain » (2001), « Lost in translation » (2003), « American Psycho » (2000) , la trilogie « Le seigneur des anneaux » (2001 à 2003), «Gladiator » (2000), « Million Dollar Baby » (2005), « Avatar » (2009), « Spiderman » (2002), « Batman, the dark knight » (2008), « Casino Royale » (2006), X-Men 2 (2003), une liste loin d’être exhaustive.
Si de nombreux ouvrages pourraient être cités, la série qui aura probablement le plus attiré (et fait parler d’elle) les adolescents et les jeunes adultes, c’est Harry Potter et son adaptation cinématographique de 2001 à 2011.
Les années 2000 peuvent être considérées comme l’âge d’or des séries et des productions de plus en plus ambitieuses dont certaines n’ont alors rien à envier au cinéma. Parmi les plus emblématiques, il y a « Lost, les disparus » (2004), « 24 heures chrono » (2001), « Dexter » (2006), « Rome » (2005), « Arrested Development » (2002), « Alias » (2001), « Kaamelott » (2006), « Dr House » (2004), « Battlestar Galactica » (2003), « How I Met Your Mother » (2005), « Six feet Under » (2001), « The Office » (2005), « The big bang theory » (2007), « Prison Break » (2005) , « Community » (2009), « The Shield » (2002), « Breaking bad » (2008), “The wire” (2002), “Scrubs” (2001) et bien d’autres encore.