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Cannes 2015, le choc des monstres sacrés du 7ème art

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Vendredi 22 mai 2015 étaient présentés au public « Valley of Love » de Guillaume Nicloux et « Chronic » de Michel Franco.

Réunissant deux acteurs emblématiques du cinéma français, « Valley of Love » c’est le retour à l’écran du duo Gérard Depardieu / Isabelle Huppert après «Les valseuses » sorti en 1974 et « Loulou » en 1980.



Les deux acteurs incarnent un homme et une femme qui se retrouvent dans la vallée de la mort des années après leur séparation, suite à la demande de leur fils Michael qui s’est suicidé 6 mois auparavant. Ils décident alors de suivre le programme initiatique concocté par Michael, allant au-delà de l’aspect étrange de cette requête.

Avec « Valley of Love » c’est un film étrange que nous livre Guillaume Nicloux qui sort de ce que l’on peut voir habituellement à l’écran. Onirique, mystique, mystérieux, « Valley of love » c’est comme une plongée dans l’ailleurs et l’au-delà.  A ce stade, il est difficile d’en dire plus tant le film est déconcertant et beau à la fois et vaut la peine d’être vécu avant d’être raconté.

La force de ce film c’est aussi cette mise en avant sans filtre de deux acteurs qui ont une longue carrière cinématographique derrière eux et qui sont dépeints avec un incroyable réalisme, les deux personnages ayant d’ailleurs pour prénoms Isabelle et Gérard comme dans la vraie vie.

« Valley of Love » est le genre de films qui mériterait  bien au moins un prix d’interprétation. A noter enfin que c’est la première fois que le français Guillaume Nicloux participe à la compétition pour la palme d’Or.

C’est également un film déconcertant que nous propose le réalisateur mexicain Michel Franco, qui auparavant a remporté le prix « un certain regard » dans le cadre du festival de Cannes 2012 avec « Después de Lucía ».

Ainsi dans « Chronic », le réalisateur s’attarde sur l’histoire  de David, un aide-soignant qui travaille auprès de personnes en phase terminale. Méticuleux, efficace et passionné par son métier, il noue des relations qui vont bien au-delà du cadre médical et instaure une véritable intimité avec ses patients. Mais dans sa vie privée, David est inefficace, maladroit et réservé. Il a besoin de ses patients tout autant qu’ils ont besoin de lui.

« Chronic » est un drame qui traite de la vieillesse, de la maladie, de l’euthanasie sans aucune concession, filmant avec une froideur clinique l’univers du monde hospitalier et de ces malades tout près de la mort. Le réalisateur nous livre également un personnage interprété par Tim Roth dépressif qui renvoi au côté le plus sombre de l’humain.

« Chronic » est un film particulier dans le parcours  de Tim Roth, l’acteur ayant joué  auparavant dans des long-métrages comme  « Reservoir Dogs », « Pulp Fiction » ou encore « L’incroyable Hulk ».

Malgré la prestation de Tim Roth qui a travaillé auparavant avec de vrais malades et un thème fort, difficile d’être enthousiaste pour « Chronic » tant il s’avère déprimant mais surtout bien trop racoleur par ses nombreux effets visuels. Le sujet aurait mérité bien plus de subtilité.

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