Si les européens s’inquiètent de la suprématie du moteur de recherche Google et tentent de contrer la firme, ils ne sont pas les seuls.
De l’autre côté de l’Atlantique, les géants du cinéma que sont Paramount, Warner Bros, Universal, Sony Pictures, Fox et Disney, regroupés sous la bannière de la Motion Picture Association of America (MPAA) planchent en secret depuis de long mois sur un projet appelé Goliath visant à éliminer définitivement le piratage sur internet et où Google est particulièrement visé. Goliath serait d’ailleurs le nom de code donné au géant de l’internet.
Cette révélation est la toute dernière à avoir été dévoilée dans la presse américaine, suite au récent piratage de Sony Pictures et à la publication de documents confidentiels.
Dans ces documents, on peut y lire notamment qu’il est reproché à Google de n’avoir rien fait pour empêcher les internautes d’accéder aux sites illégaux, qui font l’objet d’une indexation.
Pour arriver à contrer le moteur de recherche, la MPAA mettrait ainsi 500 000 dollars par an de côté pour aider tous ceux qui auraient maille à partir avec Google et auraient besoin d’une assistance juridique. Mais ce n’est pas tout, des enquêtes seraient également en cours afin de trouver les failles qui permettraient de l’attaquer plus facilement sur le plan juridique. Enfin, le MPAA devrait à l’avenir amplifier ses actions auprès des gouvernements et instances dirigeantes afin d’avoir l’avantage sur Google dans les décisions futures.
Il faut dire que ce n’est pas la première fois que la MPAA s’attaque au piratage et à tous ceux qui y contribuent plus ou moins directement. En 2012, elle avait tenté en vain de faire appliquer des mesures très sévères regroupées sous le nom de loi SOPA (Stop Online Piracy Act), qui permettaient de s’attaquer par tous les moyens aux sites où la violation des droits d’auteur serait suspectée ou reconnue.
Une mobilisation de grande ampleur s’était alors créée, impulsée par de nombreux acteurs de la high-tech et du web qui jugeaient alors que cette loi mettait à mal, par certains de ses aspects, la liberté d’expression. Parmi eux, Google avait protesté en estimant qu’il s’agissait d’une grande censure de l’internet. La loi SOPA ne verra jamais le jour.
Cette fois-ci c’est donc en s’appuyant sur la législation actuelle que la MPAA a décidé d’agir, en cherchant à créer un précédent juridique pour que les lois soient modifiées et élargies.
Reste à savoir maintenant comment les choses vont évoluer après la découverte de ce projet élaboré depuis de nombreux mois par la MPAA et ses acteurs, et mis en lumière aujourd’hui.