Dès son premier single, « Mais Oui Mais Non », carrossé comme un hit avec son refrain aux synthés ultra-rythmés façon Stromae, Ginta étonne et détonne.
Bardot des années 2020, toute en grâce sensuelle et en fausse ingénuité, Ginta (prononcer « Guinta ») dit oui avec la bouche mais non avec la tête à un amant qui «lui fait des reproches / Pendant (que je) qu’elle fume une cigarette». On pense au «Tu veux ou tu veux pas» de Marcel Zanini – repris à l’époque par B.B. – en version électro-pop. L’amoureuse désabusée au délicieux accent balte frôle l’indi érence face à l’assommante inconstance masculine. «Tu me ches en n la paix / Pourquoi je pleure je ne sais pas.» Ni oui ni non, ni une ni deux, Ginta est une femme libre qu’aucune « dangereuse liaison», on le sent, ne saurait détourner de sa route. Certes, le cœur a ses raisons. Mais l’émancipation féminine dicte avant tout sa loi.
La même Ginta concourait pour la Suisse à l’Eurovision 2017 avec «Cet air-là», faisant de sa prestation live un pur moment de poésie grâce à la réalité augmentée et à une jupette blanche comme la neige qui couronne les cimes des alpes bernoises. Depuis que Sébastien Tellier ou Madame Monsieur fréquentent les plateaux de l’Eurovision, la compétition européenne est devenue, il est vrai, trendy. Ginta Kubiliute (de son vrai nom), est indubitablement européenne. Elle parle -parfaitement- six langues : lituanien, anglais, français, allemand, russe, italien et apprend depuis peu l’espagnol. On reste bouche bée devant l’élégante uidité avec laquelle elle passe de l’une à l’autre.
S’il est une autre langue que cette lle d’une créatrice de mode lituanienne et d’un homme d’a aires sud-africain élevée à Lugano, en Suisse, dès l’âge de neuf ans, connaît sur le bout des doigts, c’est bien la musique. « C’est ma vocation, la passion qui anime toute ma vie », dit-elle,toutfeutout amme.Soussesairsde mannequin, Ginta est une jeune femme pleine de ressources. Toujours prête à faire mentir les blagues sur les blondes, cette musicienne a ûtée s’est constituée un bagage hors pair pour clouer le bec aux misogynes. Diplômée d’un master en nouvelles technologies à la Draper University, dans la Silicon Valley, Ginta est aussi ingénieure du son. Et elle se passionne désormais pour les neurosciences, et l’e et que la musique peut avoir sur notre cerveau. On sait en tout cas déjà ce que son premier single, qui sera bientôt suivi d’un album en français et en anglais, produit sur le nôtre : du plaisir, du fun, de la joie.