ActualitésInterviewsInterviews

Interview : TitFreacks

streetnsports
Street N'Sports


STREET N’ SPORTS : Qui es-tu ?
TITFREACKS : Alors en vrai, je m’appelle Thibault, je viens d’avoir 20 ans et je suis en première année de BTS. Je suis clermontois depuis ma naissance et j’ai été bercé par le son depuis tout petit. Je ne sais pas trop quoi vous dire de plus, je suis un gars posé, je m’investis dans pas mal d’association, que ce soit danse ou musique.



SNS : Depuis combien de temps pratiques tu la musique ?
T : Ca doit faire environ 6 ans que j’ai commencé à rapper mais c’est ces 3 dernières années où j’ai fait des trucs plus carrés. Par contre j’ai commencé à écrire bien avant, je dirais vers l’âge de 11 ans un truc du genre. Par contre je suis un enfant de la soul, mes parents ont toujours étaient des gros kiffeurs de sons et j’ai eu droit à ce milieu depuis bébé.

SNS : Pourquoi le rap ?
T : Pourquoi le rap ? C’est une bonne question. C’est au collège que je suis vraiment tombé amoureux de la culture hip hop. Je pense que c’est le fait qu’on dise des vrais choses, à l’inverse de beaucoup d’autres styles. Par contre mon premier amour restera la soul, le blues et le jazz. Je pense que ça se ressent pas mal dans ce que je fais, j’essaye de faire un produit hybride, avec les textes du rap et les vibes d’autres courants.

SNS : D’où viens l’inspiration pour tes textes ?
T : Mon inspiration c’est ma vie de tous les jours. J’ai mon bloc-notes d’iphone qui doit contenir une centaine de textes. J’écris en permanence avec ce que je vois ou vis tous les jours. Je me sers aussi beaucoup de ce que mes proches me racontent, c’est pas mal de parler de choses qu’on n’a pas vécu directement, on a un point de vue différent.

SNS : Tu enchaines les collaborations avec des artistes tel que Fenix & Jewel, Nadro, Kais & Sam’s, … Au fond tu préfères faire des titres en featuring ?
T : Pour moi la musique, peu importe le style, le plus important c’est le partage. Le seul objectif que j’ai réellement c’est de collaborer avec le plus d’artistes possibles. Ça te permet de voir des façons de travailler différentes des tiennes et ça t’apporte énormément, humainement. Tous les artistes avec qui j’ai travaillé m’ont appris quelque chose. Et c’est ça que j’aime dans la musique, le mélange de culture et de façon de vivre.

SNS : Avec quels artistes aimerais-tu travailler ?
T : Si je pouvais choisir un artiste, même en sachant que c’est impossible que je travaille avec, un jour, je dirais Nelly. Après le mec est trop haut pour moi je reste lucide. Mais je trouve que musicalement il a fait des trucs de dingue, je m’inspire énormément de lui. J’aime beaucoup sa façon de mélanger des styles opposés. C’est ce que j’essaye de reproduire dans ce que je fais. Sinon en France et plus accessible, même si encore une fois je ne pense pas avoir la chance de travailler avec eux un jour, je dirais Kenyon, A2h ou Némir ! C’est pareil, ce sont des gars qui ont des tonnes d’influences différentes et qui mélange tout ça ! Pour moi, ce sont les meilleurs actuellement, à mon humble avis.

SNS : Tu enchaines également les scènes, comment fait tu pour trouver tes dates ? Tu travailles seul ou tu as une équipe autour de toi ?
T : Pour trouver des scènes je cours partout, je démarche à droite à gauche pour avoir des contacts et des dates. Je fais tout en solo. A ce niveau-là, je préfère gérer les choses moi-même. Après, par contre, j’ai une grosse équipe derrière moi, que ce soit beatmaker, ingé. son, Dj, ou réalisateurs pour les clips. J’ai des gars fiables qui sont avec moi, même si j’essaye de faire pas mal de choses par moi-même.

SNS : Quel est ton plus beau souvenir sur scène ?
T : Mon meilleur souvenir sur scène, c’était y’a environ 2 ans. On avait fait un concert dans le bar de mon père avec les gars de mon équipe. Toutes les personnes qui comptent pour moi étaient là ce soir-là, et en plus, y’avait un monde de fou !! Et sur un morceau de l’époque qui s’appelait « Personne comprends », le public a chanté le refrain à ma place et c’était juste dingue !! Quand t’es un grand nom du rap français, c’est la routine pour toi, mais à mon niveau c’est rare et j’ai vraiment ressenti un truc très fort ce soir-là !

SNS : Tu fais partie du collectif clermontois Spec Music, tu peux nous en parler ?
T : La Spec Music c’est un collectif qu’on a créé y’a 4 ans environ. On était la nouvelle génération de petits rappeurs de Clermont. On s’est rencontré dans les soirées hip hop de la ville pour la plupart, ou par des connaissances communes. On a commencé à faire des sons entre nous, parce qu’à l’époque, on n’avait pas le niveau pour bosser avec les grands. Au départ on était une dizaine, et aujourd’hui on est plus que 6 : Cray’z, Tadj, Nadro, Zarka, Tismal et moi. Quand on a commencé à faire des trucs carrés, on s’est trouvé un blase commun et depuis on roule ensemble. Aujourd’hui notre relation va plus loin que la musique, on est devenu des frères avec le temps. Notre point fort, je pense, c’est qu’on a tous un style différent des autres et le mélange de tout ça ressort bien je trouve. On a commencé à faire un projet commun là mais y’a encore rien de concret.

SNS : A tes débuts, aurais tu penser progresser autant ?
T : Ah ah, non je ne pensais pas que j’allais faire autant de choses et vivre tout ce que j’ai vécu grâce à la musique. Quand j’ai commencé, une dame m’a dit, « Le talent c’est l’envie » et depuis je suis resté avec cette phrase en tête en me disant que si je m’en donne la peine, j’arriverais à faire ce que je veux. Mais ça fait plaisir de voir mon évolution quand j’écoute mes vieux morceaux !

SNS : Quels sont tes projets à venir ?
T : J’ai sorti mon deuxième album en octobre alors je ne compte pas repartir sur un projet solo pour le moment. Comme je l’ai dit, on commence un projet Spec, mais c’est plus compliqué de se mettre d’accord à 6 que tout seul, du coup je ne sais pas quand ça verra le jour. Sinon à côté je travaille pas mal de featuring, avec des mecs qui m’ont invité sur leur projet, ça me permet de m’exporter à d’autres personnes. Et j’ai encore quelques titres solos sous le coude que je vais continuer de balancer régulièrement avec des petits clips pour tenir les gens à l’écoute.

SNS : Un dernier mot pour finir ?
T : Pour finir, je ne sais pas trop quoi te dire. Que la musique est vraiment universelle et que j’ai appris énormément pour ma vie personnelle grâce à elle. Comme partout, c’est un milieu où tu rencontres des cons, mais j’ai aussi rencontré beaucoup de gens avec des vraies valeurs, souvent plus âgées que moi et grâce à qui j’ai évité les conneries qui me pendaient au nez. Et puis la musique, c’est que de l’amour !

Photo : Maxime Photographie