Sports d'aventureStreet WorkoutStreet Xtreme

Découvrir le bois de Vincennes autrement

streetnsports
Street N'Sports


Selon vous, quel pourrait-être mon point commun avec Saint-Louis, le duc d’Enghien ou encore Mata-Hari ?

Il s’agit du domaine de Vincennes, devenu propriété de la couronne au XIe siècle après avoir appartenu à l’Église, et sur lequel Philippe Auguste va ériger d’épaisses murailles en 1183 avant de l’approvisionner en gibier. Il y fera également bâtir un manoir, prémices du futur château de Vincennes, à l’emplacement d’un rendez-vous de chasse des rois de France.



Ses successeurs n’auront de cesse d’entretenir, de maintenir ou de restaurer l’intégrité du bois, malmené pendant les périodes de troubles (comme à l’hiver 1419, en pleine guerre de Cent ans, lorsque le parlement ordonne des coupes dans la forêt).

Charles V fera achever la construction du donjon du château, commencée en 1337 sous Philippe VI, édifier un mur d’enceinte jalonné de hautes tours, et construire une nouvelle chapelle, qui sera terminée sous François 1er.

De Louis XI à Louis XV, le bois et le château ne vont cesser de s’agrandir et de s’embellir. Saint-Louis, qui appréciait le château de Vincennes, avait l’habitude de s’adosser à un chêne dans ce bois et de faire venir à lui ses sujets pour qu’ils lui exposent librement leur grief. De là est née la légende du souverain rendant la justice sous un chêne.

Au fil des ans, le bois va petit à petit perdre son caractère de forêt inégale avec l’apparition d’avenues rectilignes, de ronds-points et de l’Obélisque du Polygone. Bien que la forêt conserve son rôle de réserve de chasse, Louis XV va décider d’ouvrir le bois de Vincennes au public.

La période révolutionnaire amènera la destruction du gibier et le pillage du bois. Une loi de 1791 viendra mettre un terme à ces désordres et classer le site en bien national.

La Révolution Française coïncide également avec l’évolution du site, qui va connaître ses premiers aménagements militaires en 1794 avec l’établissement sur place d’un régiment d’artillerie.

Le domaine ne va cesser de vivre au rythme des soubresauts de l’histoire. Ainsi, le 21 mars 1804, c’est dans les fossés du château de Vincennes que s’est déroulée l’exécution du duc d’Enghien, arrêté après la tentative d’assassinat de Napoléon Bonaparte, alors Premier Consul.

L’emprise militaire va s’étendre davantage au fil des ans. En 1808, Napoléon 1er va transformer le château en arsenal. Il va également créer des champs de tir et transformer Vincennes en camp retranché pour la protection de Paris.

A partir de 1840, le château, totalement défiguré, devient une annexe d’un nouveau fort militaire construit à l’Est sur de larges surfaces boisées. En 1843, de grands défrichements sont entrepris pour réaliser un champ de manœuvre de 166 hectares. Une importante partie de la forêt est ainsi détruite et le bois scindé en deux parties.

La militarisation de la forêt se poursuit sous Napoléon III. Parallèlement, l’empereur confie à Jean-Charles Alphand, ingénieur à l’origine du parc des Buttes Chaumont, un plan d’aménagement et d’embellissement du bois de Vincennes. L’ingénieur va conserver la trame générale tout en transformant les pelouses et les espaces vides en parc anglais. Il fera relier ces espaces par des chemins sinueux. Il sera également à l’origine des lacs des Minimes (et ses trois îles), de Gravelle et de Saint-Mandé. Le bois est cédé à la Ville de Paris en juillet 1860, à charge pour la commune de réaliser d’autres lacs et allées. Seront ainsi aménagés le lac Daumesnil et les îles de Bercy et de Reuilly.

Les années qui suivent la chute du Second Empire voient s’ouvrir une période sombre : civils et militaires vont piller le bois tantôt pour les besoins de la guerre, tantôt pour se chauffer.

Une poudrerie sera installée à la Cartoucherie en 1874 et le quartier de Cavalerie Carnot sera construit devant l’esplanade du château en 1889.
Fortement impacté pendant la Première Guerre Mondiale, un fait restera célèbre dans l’histoire du site. A l’aube du 15 octobre 1917, Margaretha Zelle, plus connue sous le nom de Mata-Hari sera exécutée à Vincennes par douze sous-officiers de zouaves après avoir refusé de porter un bandeau noir sur les yeux.
Après les embellissements du bois, une remilitarisation complète va s’opérer sous la Seconde Guerre Mondiale et avec l’occupation du château par les troupes allemandes.

Une nouvelle reconquête du bois débutera en 1945. Dès la fin de la guerre, l’armée sera en effet amenée à restituer une partie des emprises militaires et le bois retrouvera petit à petit sa vocation forestière. Le site sera classé au titre des sites naturels pittoresques en 1960 par André Malraux. Une vaste campagne de réhabilitation sera entreprise en 1980 avec notamment l’aménagement des plaines de sport, la réfection des pièces d’eau et la fermeture de plus de 30 km de voies à la circulation automobile.

Aux contingents de militaires vont peu à peu succéder les sportifs. Dans les années 60, suite aux déboires des athlètes français aux Jeux Olympiques de Rome puis de Tokyo, le général de Gaulle souhaite donner un nouveau souffle au sport français en créant un établissement plus connu sous l’acronyme d’INSEP (Institut National du Sport et de l’Éducation Physique en 1975, puis Institut National du Sport de l’Expertise et de la Performance en 2009).

Installé au cœur du bois de Vincennes, l’INSEP s’est constamment développé pour s’étendre aujourd’hui sur 28 hectares et accueillir 630 sportifs de haut niveau. L’établissement connaît un taux de réussite de 94% pour les formations scolaires, 76% pour les formations universitaires et 75% pour les formations professionnelles. 55,9% des médaillés français aux Jeux Olympiques de Londres, en 2012, sont issus de cet organisme.

Tantôt délaissé, tantôt en vogue au cours de l’histoire, le domaine de Vincennes, désormais d’une superficie de 995 hectares, principalement boisée, constitue aujourd’hui le plus grand espace vert parisien. Fort prisé des promeneurs (11 millions de visiteurs s’y pressent chaque année), le bois de Vincennes offre une large palette d’activités pour les sportifs, notamment grâce à ses trois parcours : Daumesnil (deux itinéraires, l’un de 1 400 mètres comportant 14 ateliers ; l’autre de 2 400 mètres comptant 18 ateliers), de la Patte d’Oie (un itinéraire de 1 400 mètres comportant 11 ateliers) et des Minimes (une boucle de 1 800 mètres comptant 13 ateliers).

C’est ce bois chargé d’histoire, que je fréquente assidûment depuis 2013, et dans lequel j’organise régulièrement des boot camps, que je vous invite à découvrir autrement. Qu’il s’agisse de satisfaire votre envie d’une pratique classique du sport, ou de vous dépasser et de suivre votre instinct d’aventuriers, le bois de Vincennes est fait pour vous.

DSCN5966Alors, que vous soyez déjà convaincu, ou que vous ne demandiez qu’à l’être, pourquoi ne pas me rejoindre sur place pour faire du sport dans la bonne humeur et, si le cœur vous en dit, mettre votre audace à l’épreuve ?