Né en 1981, Augustin d’Assigniescommence le piano a l’age de 7 ans et apprend, ̂avant toute théoriemusicale, l’art du geste et le goûtdu son.
Dèsses 18 ans, sa soif de connaissances le pousse àenchaînerdes cursus d’étudesmusicales dans tout Paris, de l’American School au Conservatoire National Supérieuren passant par différentsconservatoires municipaux, multipliant les diplômeset certificats d’étudesen formation musicale, jazz, écriture, acoustique, orchestration, analyse, musique indienne, ethnomusicologie, ou encore musique a l’image. Il vit alors de l’argent qu’il gagne en jouant des standards de jazz dans les soirées(très) privéesd’une certaine madame Hennessy, pendant que Bob Wilson, Lou Reedou encore Kent Naganosirotent leurs cocktails. C’est làqu’il goûtepar ailleurs ses premiers grands vins (un détailimportant pour la suite). Il enchaîneensuite les tournéesen tant que sideman pour plusieurs artistes de la scènemusicale française, officiant notamment durant quatre ans au sein du groupe pop Lilly Woodand the Prick.
Mêmesi le clavier l’éloigneun peu (trop) de son instrument et de son style de prédilection, il goûteaux joies de se produire en concert dans des salles et festivals mythiques aux quatre coins du monde (du Zenith de Paris ́àl’Irving Plaza àNew York, des Solidays aux Eurockeennes). L’agitation des foules, ́la lumièredes projecteurs et l’itinérancedes “tour bus” font par ailleurs grandir en lui un désirde nature, de terroir et de sensorialité, qu’il ira chercher dans l’univers de la ́viticulture. Il plante un demi-hectare de vignes et suit une formation au lycee viticole ́d’Amboise dans lafoulée. Pour Augustin, la générosité́musicale et la fécondité́agricole –de Bach àBacchus –sont àla fois complémentaireset intimement liées. “Le vin est terrien et sensoriel ; la musique, impalpable et émotionnelle. Mais dans les deux cas,ce sont des matièresvivantes qui suscitent l’éveildes sens et portent en elles une dimension mystique, sensuelle, poétique.
En vin comme en musique, je suis constamment àla recherche de caractère, d’harmonie, d’accords, de notes !” Son premier album de piano solo, Grapes, s’inspire de cette alchimie réjouissante. Au fil des morceaux, la musique raffinéeet colorées’écoule, repose et se renverse dans un enchaînementd’harmonies tantôtpudiques, tantôtorgiaques. Des formules d’inspiration baroque côtoientdes polyrythmies contemporaines, le tout dans une enveloppe sonore songeuse qui doit sans doute beaucoup àDebussy. Un album àla fois recherchéet accessible, qui invite àse laisser habiter par une forme de mélancoliesereine et onirique.